Peintre de renom, élève de David, il avait travaillé pour l’empire et va peindre des tableaux de grand format de Napoléon qui sont de nos jours au Louvre comme « Napoléon visitant les pestiférés de Jaffa, 1804 » ou « La bataille d’Aboukir, 1798 ». Il va travailler pour les rois pendant la restauration avec une vie artistique pleine de succès malgré les changements de gouvernement, mais son style néoclassique va être dénigré à l’aune de la nouvelle vague de la peinture romantique. Il essaye de suivre sa voie avec de nouveaux tableaux au thème mythologique qui ne seront pas reconnus par la critique lors des salons. En se sentant délaissé par ses élèves et oublié de tous, il décide de se suicider en se jetant dans la Seine.

Gros s’élançant dans l’éternité, par Bordier du Bignon


Sa mort va susciter une grande émotion dans le milieu artistique, et va mettre en évidence la façon dans laquelle un peintre peut devenir oublié au gré des caprices de l’air du temps. Inspiré par le décès de son ami, le peintre Bordier du Bignon, reprenant la structure d’un tableau peint par le maitre Gros dans le sommet de sa carrière – qui nous semble maintenant presque prémonitoire – dont il reprend la composition au thème mythologique, mais en représentant le peintre se jetant dans la Seine poussé dans le vide par une chimère qui représente et met en évidence la cruauté dans le monde de l’art.

Sapho à Leucate, par Antoine-Jean Gros (1801)
qui représente la poétesse grecque dans l’ile de Lesbos, connue pour ses écrits par rapport à l’homosexualité féminine.