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Plan de Vassalieu – Cliquez pour agrandir

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L’auteur, Benedit de Vassalieu est un ingénieur de l’artillerie royale qui se désignait lui-même comme « topographe ». La ville de Paris qu’on découvre est pratiquement celle de la fin du Moyen Âge. Le regarder en détails, c’est comme se promener dans Paris au temps d’Henri IV.

Ce plan, qui date de 1609, ouvre une nouvelle génération en rupture avec la famille du « plan premier » utilisée précédemment.

Les signes d’amélioration sont :

– La Seine n’est plus représentée en verticale mais traversant la diagonale de la feuille pour donner de la perspective. 

– Les deux remparts, dont celui de Philippe Auguste sur la rive gauche et le rempart du Charles V sur la rive droite sont représentés avec leurs véritables tracés polygonaux et ne sont pas en deux demi cercles comme on les trouve dans des plans plus anciens (Plan de Belleforest, 1575).

Plan plus ancien, 1575, Seine en verticale

On retrouve cependant quelques inexactitudes, la plus évidente étant la place Dauphine qui est représenté en forme de fer à cheval alors qu’elle dessine en réalité un triangle isocèle.

Place Dauphine

Dans ce plan sont parfaitement reconnaissables des lieux qui ont marqués les esprits tels que ceux décrits ci-dessous.

 

L’estrapade

Sur la rive gauche au pied de l’enceinte de Philippe Auguste se trouvait jadis cet instrument de torture qui a laissé son nom au lieu, l’actuelle place de l’estrapade au 5eme arrondissement. Ce supplice d’une brutalité extrême, dans le cas présent, était réservée majoritairement pour les soldat déserteurs et consiste en l’élévation et la descente brusque du corps de la victime grâce à cette potence. Celle-ci est visible en action avec un malheureux supplicié !

L’Estrapade

 

Rue du Puits qui parle

Cette rue n’existe plus car elle s’appelle depuis le XIXème siècle Rue Amyot (5eme arrondissement) mais elle a laissé une trace dans la culture populaire. Elle est nommée par Victor Hugo dans Notre Dame de Paris. On parle en effet depuis le moyen-âge d’un puit qui se trouvait dans cette rue qui a donné lieu à plusieurs légendes. Le point commun de celles-ci est une voix diabolique et féminine qui sortait du puit. La logique de nos jours pourrait nous dire qu’il pouvait s’agir tout simplement d’un écho, mais des récits anciens racontent l’histoire de femmes malheureuses dont on entendra leur voix au fond du puit. L’une aurait finie au fond du puit, jetée par son mari, et l’autre enfermée par la volonté de son père dans un cachot attenant au puit. Voilà pourquoi dans cette rue, le puit parlait !

Rue du Puit qui parle, à côté de la rue du Pot de Fer, qui existe encore de nos jours

Maison des pestiférés

Il s’agit d’une représentation assez libre de l’hôpital Saint-Louis, voulu par Henri IV pour désengorger l’hôtel Dieu lors d’une épidémie de peste. L’Hôpital a gardé ses fonctions sanitaires jusqu’à nos jours.

 

Maison des pestiférés, actuel Hôpital Saint-Louis

 

Gibet de Montfaucon

Le plus renommé des gibets, surplombait le chemin d’une des portes d’entrée dans Paris depuis 1233. Il pouvait accueillir plus de 50 corps, et lorsqu’il fallait faire de la place pour un nouveau venu, il suffisait de déposer un des corps qui était jeté dans un charnier souterrain.  Le voisinage immédiat avec l’hôpital a fait que par mesure de salubrité, il ne soit plus utilisé à partir de 1627.

Gibet de Montfaucon

 

Château de la Tournelle

Aujourd’hui disparu, il avait remplacé une tour défensive qui faisait partie du rempart de Philippe Auguste. Quand la ville de Paris va passer au-delà des remparts, elle va perdre sa fonction principale, mais l’avenir lui réserve une fonction plus sinistre. Transformée en château à partir du XVIIème siècle, celui-ci devient le point de départ pour les galériens. Cette « tour des Galériens » était un cachot très humide ou plusieurs hommes seront entasser ; les prisonniers enchainés par le cou où ils attendaient le départ pour Marseille.

Château de la Tournelle

 

Lieux Patibulaires

On voit dans cette carte différents lieux patibulaires, avec gibet permanent dans lesquels d’autres supplices ont eu lieu : pilori (Châtelet), bûcher et potence (actuelle place de l’Hôtel de Ville et place Maubert).

Châtelet, avec le pilori et le cimetière des innocents tout proche

Place de Grève, avec sa berge en pente et sa croix

 

Place Maubert

 

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