Certains Parisiens pouvaient profiter d’une alternative à boire l’eau de la Seine qu’ils étaient jadis habitués à consommer telle qu’elle était et sans traitement !

Parmi les ouvrages destinés à alimenter Paris en eaux, il y avait l’ensemble connu sous le nom de  » Sources du Nord « . Il fut d’abord construit pour répondre aux besoins des communautés religieuses puis finalement utilisé pour quelques fontaines publiques et des résidences privées. Celui-ci fut le premier aqueduc construit à Paris depuis l’époque romaine, commencé au XIIe siècle et plusieurs fois modifié et restauré jusqu’à son abandon total au XIXe siècle.

Des petites stalactites que l’eau façonne dans les murs de calcaire

Les images que vous voyez ici appartiennent à une petite partie de l’ensemble des eaux de Belleville, plus précisément au sous-groupe jadis nommé les eaux de la ville. Il ne fournissait qu’un faible débit d’eau de 200 m3 en moyenne. Cette eau en plus était de mauvaise qualité, car très chargée en sels de calcium et magnésium. Ce sont de petits tronçons de cette belle histoire des eaux de Paris qui ont réussi à traverser le temps et restent ensevelis dans les alentours de la rue des cascades dans le 20e arrondissement.

Voilà pourquoi la rue des Cascades se nomme ainsi.

La presque totalité des tunnels de cet aqueduc a été détruite par l’urbanisation, car ils se trouvaient à environ 2 ou 3 mètres de la surface et le peu d’eau qu’ils recueillent encore est maintenant rejeté dans les égouts. On a aussi conservé dans le quartier quelques regards qui étaient jadis destinés à contrôler les eaux comme le magnifique regard de la Lanterne construit entre 1583 et 1613 qui est classé monument historique.

Petit capteur.

Dans votre prochaine promenade autour de Belleville, pensez à l’histoire qui jaillit sous vos pieds !

La plaque est juste un élément décoratif trouvé dans une brocante par un des membres de l’association.

Merci beaucoup à l’association des sources du nord, spécialement Jacques Paulic, Gérard Duserre et Denis Goguet, pour préserver et partager ce patrimoine et pour m’avoir donné accès à ces tunnels au cours de mes recherches.

On voit encore que l’eau retrouve toujours son chemin.

Source bibliographique : Atlas du Paris souterrain, la doublure sombre de la ville lumière, sous la direction d’Alain Clément et Gilles Thomas.