C’est au fond d’un petit vallon marécageux avec en son milieu une rigole au faible débit et un parc aménagé par l’homme que la Seine prend sa source.
Ce sont ces sources – car en réalité, il n’y a pas une, mais sept sources – qui vont donner son origine au fleuve.
Au fond, une grotte artificielle avec une nymphe a été aménagée au XIXe. Dans cette grotte se trouve la source que l’on a considérée comme la principale.
D’un point de vue géographique
Un des plus grands fleuves de France prend ses sources dans une des plus petites communes, la commune de Source-Seine. Selon les livres de géographie des écoles, la Seine prend ses sources sur le plateau de Langres à 471 mètres. Cela est une façon simplifiée de le dire, car plus précisément, les sources de la Seine sont plutôt à la frontière entre celui-ci avec la montagne dijonnaise au sud et surtout l’Auxois au nord-ouest. Elles sont donc dans le département de la cote d’or, entre la Bourgogne et la Franche-Comté.
Le village de Source Seine est né en 2009 de la fusion des communes de Saint-Germain-Source-Seine et de Blessey. Il comptait 61 habitants en 2015.
Par rapport à son altitude, elle est référencée par l’Institut Géographique National (IGN). Le nivellement général de la France est un ensemble de repères d’altitude disséminé sur le territoire.
Le site possède une balise de nivellement général (réf. Z.C.R3-7) indiquant 446m. Cette balise est un exemple des toutes premières balises posées en France par Paul-Adrien Bourdalouë. Le zéro Bourdaloue a été utilisé de 1857 à 1864 et son niveau zéro le niveau moyen de la Méditerranée, le trait de 0,40 m de l’échelle de marée du fort Saint-Jean à Marseille.
La balise est fixée sur le côté droit de la grotte artificielle à environ un mètre du sol.
Nous parlons de sources de la Seine au pluriel, car en réalité, il y a 7 sources, comme le montre le schéma ci-dessous.
À noter que c’est ici que se trouve le premier pont enjambant la Seine. Il est nommé pont Paul Lamarche (1902-2003). Construit dans les années 1970 par M. Cardinet, ingénieur de la Ville de Paris, il prend le nom de Paul Lamarche en 2002 lors du centenaire de cet homme qui fut le fidèle gardien des sources pendant plus de 50 ans.
D’un point de vue historique
Le site des sources de la seine est réputé pour son intérêt archéologique. De 1836 à 1967, quatre campagnes de fouille ont été menées afin de dégager les fondations d’un grand sanctuaire gallo-romain actif du Ier siècle av. J.-C. au 4e siècle apr. J.-C..
Plus de 1500 offrandes (ou ex-voto) ont été mises au jour en différents matériaux (pierre, bronze et bois) révélant que le lieu était un sanctuaire des eaux majeur de l’empire romain dédié à la déesse Sequana. Les pèlerins venaient demander la guérison de leurs maux ou faire des remerciements en offrants des ex-voto.
Par ailleurs, on a trouvé les restes de deux bassins qui devaient servir à des ablutions.
Sequana
La déité vénérée, personnification féminine du fleuve, est une déesse dont on sait très peu de choses. Depuis le culte gaulois, elle a été vénérée après jusqu’au 4e siècle ; époque dont on suppose la destruction du temple.
Le manque de documents écrit fait que l’unique piste qui a subsisté de son existence sont des statues découvertes dans les restes du temple aux abords de la source et d’autres éléments gravés avec les mots « DEA SEQUANA ».
L’importance politique du lieu
A l’époque où les premières recherches archéologiques ont été faites, la France avait connue un passé assez mouvementé entre monarchie et république. A l’époque de Napoléon III, on voulait mépriser la monarchie et mettre en avant des origines plus anciennes.
C’est une des raisons pour laquelle la ville de Paris, avec le Baron Haussmann, va acheter le terrain en 1864 pour créer un parc paysager et mettre en valeur le lieu et justifier des valeurs républicaines.
Mais aussi, la ville de Paris s’intéressa à la source de la Seine car ce fleuve était encore d’une grande importance économique. Historiquement, cela reste le fleuve nourricier de la capitale.
C’est ainsi que ce paysage naturel, ancien lieu de pâturage, et devenu un parc aménagé par la main de l’homme pour mettre en valeur la source et l’histoire qu’elle abrite avec son sanctuaire Gallo-Romain.
Après l’achat du terrain par la ville de Paris, on a ordonné la construction d’une grotte artificielle sur la source que l’on considère comme principale. Sa réalisation sera confiée à trois architectes en vogue qui sont Gabriel Davioud, Victor Baltard et Combaz. Elle abritait au début une statue d’une nymphe fluviale, œuvre du sculpteur dijonnais François Jouffroy. Très endommagée, elle a été remplacée en 1934 par une copie réalisée par Paul Auban.
Bien que non visitables, les vestiges gallo-romains ont été classés au titre des monuments historiques le 7 septembre 1945.
N’hésitez pas à aller visiter le site, en effet, l’ensemble du site des sources de la Seine est inscrit au titre des monuments historiques depuis août 2016 et mérite bien un petit détour !
Sources :
- Association Source-Seine : http://www.source-seine.fr/
- Musée archéologique de Dijon