J’emprunte cette phrase au peintre Francisco de Goya pour donner un titre à cette collection des horreurs scientifiques si excellente qu’effroyable « Les écorchés de Fragonard ».
Au siècle des Lumières Honoré Fragonard, un chirurgien et anatomiste unique dans son genre fut pris d’un génie exceptionnel mêlé d’une touche sordide. Il voulait faire avancer la science de l’anatomie si malmenée par les siècles précédents à cause des barrières religieuses. Il va créer sa technique personnelle pour réaliser avec des cadavres humains et des animaux des exemples anatomiques sans égal. Il s’agissait d’enlever la peau et laisser apparent tout ce que l’on ne voit pas sous la chair, grâce à un procédé très compliqué qui entraine entre autres choses, d’extraire les délicats nerfs pour les mettre en évidence, ainsi que les muscles et vaisseaux qui sont colorés et traités pour que l’on puise les observer et les étudier.
Et pourquoi pas, s’il s’agit de leur donner un aspect vivant, de les représenter dans des attitudes théâtrales comme celui en image représentant Samson dans un moment de colère menaçant son ennemie avec une mâchoire ? Fragonard était un génie en avance avec son temps. La morale a fait qu’après sa mort, le travail de toute une vie qui représentait plus de 600 écorchés qu’il avait réalisés ont été considérés trop effrayants et ils ont été détruits. Il nous en reste qu’une vingtaine dans la collection du Musée de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort que je vous conseille fortement d’aller visiter.
Je suis également dans un de mes projets parallèles de visites guidées en train de mettre en place des visites dans ce lieu pour tous ceux qui souhaiteraient approfondir sur le sujet.