Une des pages sombres de l’histoire en bords de Seine s’était écrite aujourd’hui il y a exactement 226 ans. Dans la place de la Révolution ( actuellement place de la Concorde), la jadis reine de France Marie-Antoinette fut conduite à l’échafaud, empreinte d’une attitude sereine dont elle même explique la cause dans sa dernière lettre destinée à sa belle-sœur. Cette lettre qui n’attendra jamais sa destinataire est aujourd’hui conservée aux archives nationales et elle commence ainsi :
« C’est à vous, ma Sœur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère ; comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la conscience [sic] ne reproche rien, j’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n’existois que pour eux, et vous, ma bonne et tendre sœur : vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous ; dans quelle position je vous laisse ! J’ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille étoit séparée de vous. […] »

Elle va monter dans la funeste charrette que l’amena à son exécution dès 11h du matin. Elle sera exposée aux regards avec les mains attachées dans le dos, tenue au bout d’une longue corde par le bourreau. Les rues de Paris étaient pleines de monde qui avaient attendu depuis le petit matin pour la voir passer. Parmi la foule, le peintre David était bien positionné et fera un dernier dessin de Marie Antoinette qui témoigne de ce visage prématurément vieilli par les souffrances qu’imperturbable devant les cris de la foule.

Une fois le convoi arrive à la place, elle voit la guillotine et sans hésiter descend de la charrette sans vouloir écouter les derniers mots du prêtre réfractaire. Elle descend hâtivement et déterminée vers les raides marches que l’amèneront en haut de l’échafaud. En haut, d’un brusque mouvement de tête elle fera tomber son bonnet.

Les préparatifs du supplice durent 4 minutes interminables, et elle semble ne rien entendre et va se recueillir sur elle-même.

Elle s’allongera ensuite dans la bascule et le couperet tombe. La foule hurlait “vive la République “ ; il est midi un quart.

Source: C’était Marie Antoinette – Eveline Lever // Portait par Kucharsky